Le récit de Stéphane P. toujours aussi palpitant... Profitez !
" Le dimanche 26 juin, une majorité d’athlètes vitrollais s’alignaient au départ du CD de Manosque. Et pendant ce temps…Sept sportifs du même club faisaient sécession en restant sur les bords de notre chère Méditerranée, dans le Var, pour le LD de Hyères.
Parmi eux : Pierre (M), Guillaume (S), Pascal (H), Patrice (B), Yann (P), Stéphanie (C) et moi. Une mention toute spéciale pour notre charmant couple Stéphanie et Yann qui tentent l’aventure d’un premier LD !
Le samedi soir, le soleil déclinant continue à chauffer les salins d’Hyères, heureusement parcourus par un petit Mistral salvateur. Nous sommes attablés entre les 2 camping-cars devant nos assiettes de pâtes, de riz, de crudités. A chacun ses manies alimentaires, mais la gastronomie n’est pas franchement présente. Tout le monde y va de son petit conseil pour le lendemain…on voit bien que Stéphanie se demande dans quelle galère elle a mis ses baskets…
A l’issue d’une nuit peu rafraîchissante, tout le monde converge vers le parc à bicyclettes. La mer est calme, sa surface bien lisse car le vent annoncé ne s’est pas encore montré. Le cliché souvenir étant pris, l’échauffement natation commence dans une eau fraiche (19°C) et limpide, les champs de posidonies sous-marins s’étalant à perte de vue.
Le départ est donné à 8H00 pile pour 1900m. La plage est large et la bataille habituelle n’a lieu qu’à la première bouée. 29 minutes plus tard (oui, oui Hervé, c’est vrai !), je foule le tapis rouge, jette la double peau néoprène et enfourche le cyclojambes, en tête des vitrollais. C’est parti pour une centaine de km, adieu la fraîcheur aquatique car le soleil darde déjà sur le parcours.
30km plus loin, Pascal me dépose avec un mot d’encouragement au passage. Mais que met-il dans son bidon pour rouler aussi vite ? Je m’accroche pour le garder en visuel, mais, 10km plus loin, je change de stratégie et soulage la pression sur les pédales pour ne pas exploser en vol. Ca commence à bouillir sous le casque, heureusement je n’ai pas pris la visière intégrale mais une paire de lunettes classiques.
Plus loin derrière, Yann a crevé et se bat avec une valve récalcitrante et un boyau de secours…crevé lui aussi…il va devoir regonfler périodiquement.
L’ascension de Notre-Dame des Anges se fait essentiellement à l’ombre mais je ruisselle de transpiration et puise constamment dans la réserve d’eau. Heureusement le ravitaillement est idéalement situé pour refaire le plein.
Et Yann pompait…
Descente mal pavée suivie d’une séance de montagnes russes dans les lotissements de Collobrières, plusieurs passages à 14/15%, dur pour les quadriceps qui brûlent à chaque relance.
Col du Babaou avec une belle route à 5% et une descente rapide mais dangereuse, d’ailleurs Patrice reviendra avec un rétroviseur sous le bras, souvenir d’un virage un peu large…il a eu de la chance.
Le retour se fait sur une portion plutôt plate accompagné par un vent qui s’est levé, de face, of course.
Et Yann pompait…
Le vélo retrouve sa place : chaussettes, baskets, lunettes, casquettes et « go » le triathlète !
Le soleil est cuisant. Une première boucle dans les salins où l’ombre est parcellaire. Je me sens plus dans le rôle de l’œuf au plat que du coureur de fond.
Au loin j’aperçois la casquette jaune (comme un œuf) de Pascal: objectif verrouillé, il faut le reprendre ! C’est chose faite au 4iem km au moment où nous attaquons la partie sur la plage, les pieds s’enfonçant dans le sable à chaque foulée et rendant l’effort particulièrement éprouvant.
Les ravitaillements se succèdent avec, à chaque fois, un gobelet pour étancher la soif et un deuxième directement sur la tête/nuque pour apaiser le feu qui s’abat du ciel. Les points d’arrosage sont multiples et plus que bienvenus pour calmer les ardeurs d’Hélios.
Et Yann pompait…
Au dixième km, je rattrape la première femme et resterai avec elle jusqu’à la finish line, échangeant les relais et se protégeant mutuellement du vent qui souffle fort sur le retour, de face of course.
Conclusion en 5H19’, suivi 12’ plus tard par Pascal en 5H31’.
Nouvel arrivage groupé de Vitrollais avec Patrice et Guigui dans la même minute en 5H59’.
Aucune nouvelle de nos trois autres comparses, même si nous les avons vu débuter le parcours pédestre. A l’horizon, on ne voit rien venir, il n’y a que le soleil qui poudroie comme dirait Sœur Anne (La Barbe Bleue de Charles Perrault pour ceux qui connaissent…).
Voilà Stéphanie et Yann, main dans la main (une petite larme ?) en 6H33’.Pierre complète les 100% de finishers vitrollais en 6H53’.
Les rayons lumineux frappent toujours intensément et tout le monde trouve refuge à l’ombre de la tente judicieusement installée par les organisateurs…Stéphanie a du mal à manger (un coup de pompe ?) et s’interroge sur la pertinence de son prochain half…mais elle changera vite d’avis !
Dans deux week-ends, la fine équipe se ressoude, presque au complet (Pierre, Yann, Stéphane et Stéphanie, oui, oui, elle va revenir, c’est sur !!!) pour le half-Altriman dans les Pyrénées. Il y aura peut-être moins de chaleur, mais il faudra pomper de l’oxygène à 1500m !
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