Mercredi 26 Aôut, 5 valeureux guerriers vitrollais (Gégé W, Guillaume S, Jerome G, Cyril G, Laurent D) prennent la route direction Vichy et son premier triathlon long label Ironman, nous retrouverons sur place un autre guerrier Guillaume N, inscrit sur le Half.
Nous sommes tous hébergés dans un joli camping qui jouxte l'Allier et qui se trouve à 2 kms du site de course. Mercredi soir, le rdv est pris pour rouler un peu jeudi matin et aller reconnaître "la" bosse du parcours; Jerome qui souffre d'une contracture aux ischios opte pour une petite séance nat avec Cyril au stade nautique. Une fois sur place, les plaisanteries vont bon train, "la" bosse ne représente pas une difficulté particulière et nous fait sourire. Ce qui nous fait également sourire, ce sont les messages d'encouragement peints sur la route à destination de notre Gégé national "allez Chéché" (certainement des supporters germaniques)...
Ce qui nous surprend par contre et qui nous fait moins rire, c'est ce vent assez fort qui souffle sur le parcours...
Jeudi retrait des dossards et repos.
Vendredi, la chaleur est tellement présente que quelques uns d'entre nous en profiterons pour faire 1500m dans l'Allier, c'est rafraichissant et agréable de nager, les sensations sont bonnes.
Samedi matin, nous quittons le camping pour aller encourager Guillaume N inscrit sur le 70.3, après un beau vélo, il a l'air à l'aise sur la cap et finira sa course avec un beau chrono de 4h45 (résultats)
Après une bonne sieste collective au bord de l'allier, nous prenons la route pour le site de course, c'est l'heure de déposer le vélo et les sacs; la tension est palpable, ne rien oublier, prendre la bonne tenue...
La chaleur est omniprésente et ne nous a pas permis de dormir toujours correctement (sans parler des voisins quelque peu bruyants et couche-tard). Si nous avions tous un objectif différent en arrivant, force est de reconnaître qu'il a évolué et qu'il est commun à la veille de la course : Finir !
Dimanche 30 Aôut, réveil 4H00, je consomme tranquillement sur la terrasse (enfin un moment de fraîcheur), un peu de riz et quelques tartines de pain/confiture. En face, le bungalow de mes amis vitrollais est également éclairé, mes voisins triathlètes de vendée (les fameux couche tard amateurs de bierre) semblent encore dormir...
Arrivés sur le site de course, nous gonflons les vélos, petit coup de stress pour Cyril, nous rencontrons des difficultés à gonfler son pneu arrière, la valve a complètement disparu !? Démontage rapide de la roue, changement de la chambre, gonflage, ouf tout est ok !
C'est l'heure de mettre les combis et de nous glisser dans nos sas respectifs, je resterai avec Jerome, nous partons dans la même vague à 7H08, Guillaume et Gégé nagent déjà, Cyril partira à 7H30.
Le départ est donné, les premiers hectomètres se font plutot gentiment, pas de coups, pas de sauvages qui vous grimpent dessus, c'est plutôt agréable. Je me cale tranquillement dans les pieds qui passent jusqu'au premier demi tour, le retour est assez inconfortable car le soleil se lève sur la droite et comme je respire à droite, j'en prends plein les yeux...
Sortie à l'australienne, un coup d'oeil au chrono, je suis sur les bases habituelles, tout va bien même si j'ai du mal à visualiser les bouées au loin...
La deuxième boucle se termine (enfin !), je jette un coup d'oeil au chrono, 1H23, ni bon, ni mauvais, la course peut maintenant commencer.
Je fais ma transition sans me presser (6'45), et part à vélo.
Le début du parcours qui nous fait traverser la périphérie urbaine de Vichy est tortueux, le revêtement est moyen avec pas mal de trous et de raccords puis nous nous engageons enfin sur des petites routes de campagne ou nous pouvons caler notre rythme. J'ai décidé d'être très prudent sur le vélo, je sais que le marathon sera très difficile; sur le premier tour, je n'affiche et je ne controle sur mon Garmin que la FC, et me contrainds à rester sous les 140bpm ce qui n'est pas si simple, ma fréquence a tendance a vouloir grimper bien au dessus... Le paysage est magnifique, il fait chaud mais c'est pour l'instant supportable, ce qui me manque c'est une descente pour arrêter de pédaler quelques instants mais il n'y en a pas, déjà deux heures que je pédale et j'ai l'impression de n'avoir fait qu'un interminable faux plat montant. La petite bosse reconnue la veille se dessine, je la passe facilement et me dirige vers "la" descente qui nous ramène à Vichy.
Un coup d'oeil au chrono, 2H55, bien loin de l'objectif de 5H30 envisagé avant mon arrivée à Vichy ! Au moment ou j'entame ma deuxième boucle, je reconnais une voix féminine qui m'encourage, je tourne la tête et j'aperçois Claire et Hervé, je suis surpris de les voir ici et ça me fait en même temps tellement plaisir.
Je repars pour cet interminable faux plat montant sauf qu'entre temps un vent soutenu est venu se méler à la partie, lors de certains changements de direction, je me retrouve planté à 25 km/h.
Un triathlète d'Istres m'apostrophe, en fait il s'agit d'un ancien Vitrollais Bruno Falomi, nous échangeons quelques minutes ensemble et retournons à notre concentration.
J'essaie d'avaler un petit sandwich préparé la veille, mais pas moyen de l'ingurgiter, il me faudra un bon quart d'heure pour avaler deux bouchées. Par contre, je bois beaucoup, je prends deux nouveaux bidons à chaque ravitos, il fait vraiment chaud maintenant, j'en profite pour m'arroser les jambes en roulant. "La" fameuse bosse passe beaucoup moins bien la seconde fois, j'ai des douleurs aux quadri droits mais surtout j'ai les pieds qui chauffent, ça fait mal , j'ai l'impression que les cales me rentrent dans les pieds. Sur le semblant de plat qui nous ramène à la descente vers Vichy, je pédale par intermitence, je suis cuit, le moral est au plus bas. Quand je peux, je déchausse les deux pieds pour essayer de les aérer...
Dans la descente, je tente de me raisonner, je repense aux messages des uns et des autres mais aussi aux conseils que je donnais la veille à Cyril : "un IM, c'est long, tu auras des coups de pas bien mais il faut ne pas s'affoler,s'accrocher et çà revient"...
Dans la tente à T2, je me retrouve à côté de Bruno qui ne semble pas très optimiste pour la suite. Je décide de passer en plus des manchons un cuissard compressif, la ceinture porte bidons laissée dans le sac pour la transition est brulante, je l'abandonne et coince un bidon dans ma poche arrière et c'est parti...
Etrangement, les jambes ont l'air de bien répondre et je n'ai pas mal aux pieds, je surveille le cardio et m'impose une FC inférieure à 150bpm. A la sortie du parc, Guillaume N est là à m'encourager, ça fait du bien. 500m plus loin, c'est coach Hervé qui me conseille la prudence car il fait très très chaud (environ 36°C..)
Premier ravito, l'eau du gobelet qu'on me tend est tellement fraîche (contrairement aux ravitos vélos) que j'embrasserais presque le bénévole tellement ça me fait du bien ! Un gel, un coup d'arrosage et c'est reparti. Mon objectif est de boucler correctement cette première boucle, courrir, marcher aux ravitos sans jamais lâcher. Le parcours cap est magnifique et alterne ombres dans les parcs et soleil sur les berges. c'est évidemment sur les berges qu'il est plus difficile de tenir et j'ai bien fait de prendre mon petit bidon avec lequel je m'arrose abondamment sur ces parties.
Fin de la première boucle, passage sur le site d'arrivée, et c'est reparti, je me sens plutôt bien. Guillaume est encore là à m'encourager, je demande des nouvelles des copains qui vont plus ou moins bien. La deuxième boucle se déroulera comme la première, je croise Guillaume S qui a l'air bien, à la fin du premier semi, je décide de jeter le premier coup d'oeil au chrono : 2H05; je ne peux alors réprimer un sourire de satisfaction, je ne savais pas du tout où j'en étais, la priorité étant la FC. Cette bonne nouvelle me booste le moral pour la boucle la plus difficile, la troisième. Des douleurs aux quadri et aducteurs droits sont de plus en plus fortes mais je continue à courir; le parcours est jonché de triathlètes allongés sur le dos les pieds en l'air le long des arbres, beaucoup avec ou sans choucou qui marchent. Fin de la troisième boucle, au passage de l'arrivée, j'aperçois Guillaume qui vient de finir, même réflexe, on se tend le pouce, j'entame ma dernière boucle en me disant que maintenant plus rien ne pourra m'arrêter; Je scrute les poignets aux trois chouchous qui sont devant moi, et je m'imagine tel un pacman à chaque fois que j'en passe un... Un coup d'oeil au chrono,11H30, il ne faut pas trainer si je veux passer sous les 12H00, je m'efforce de garder un bon rythme jusque la fin; dernier ravito mon fils est là avec son vélo qui m'encourage, nous parcourons ensemble les centaines de mètres du pont qui surplombe l'Allier, je savoure ces quelques hectomètres qui m'amènent sous l'arche d'arrivée qui affiche 12H00'39, je suis ému et heureux...
5 Vitrollais, 5 finishers ! Un bravo spécial à Cyril qui dans ces conditions difficiles a su trouver les ressources pour finir son premier Ironman.
Laurent D.
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