En seulement deux saisons, Benoit Nicolas s’est forgé un des palmarès les plus prestigieux du duathlon français.  Et pour cause : champion de France 2012, champion d’Europe en 2011, 3^ème des championnats du monde en 2011 et 2012.  Nous avons de la chance, il porte le maillot vitrollais. Entretien avec un breton bronzé !

Salut Benoit ! Tu viens de remporter une deuxième médaille de bronze en deux ans au championnat du monde de duathlon. Rares sont les français à avoir réalisé cet exploit, et pourtant tu es encore méconnu dans le monde du double et du triple effort. Alors pour tous les vitrollais qui te connaissent peu (et même pour les autres !), dis nous qui est Benoit Nicolas?

Benoit: Désolé de te décevoir mais nous ne sommes pas si rares que ça… Il me semble notamment que Yann Millon a fait plusieurs podiums et a même gagné un titre (en effet Millon a terminé 2^ème en 97 et 2000,  1^er en 98 et 99, ndlr). Alors Benoit Nicolas est un abruti avant tout, un fennec, un renard des surfaces !  J’ai 35 ans aie!! Je suis prof d’EPS à Brest, au lycée Jules Lesven. Mon passé sportif est fait de cross et de la piste de benjamin à 2008,  plusieurs fois dans les bons classés jeunes. Mes meilleurs chronos sont 4’02 au 1500m en cadet, 3’50 en junior, 3’44 en espoir (vice champion de France), et 3’38’’84 en 2001. En 2004,  j’ai obtenu une sélection pour le mondial de cross. Après m’être classé 2ème au champ. de France cross court, je me classe 34^ème au mondial. Je me suis tourné vers le duathlon car la piste commençait à me lasser, pas très ludique, et quasi fermée pour pouvoir aller plus haut…  En 2009, j’ai tenté le duathlon quand j ai vu les résultats d’un certain Damien Derobert. Je voulais voir, merci Damien!  Ah oui je suis également licencié au stade brestois athlétisme depuis 1989. 

                        « A Nancy, je n’étais pas dans un grand jour… »

Avant de parler de ta performance de Nancy, tu viens de vivre ta première saison au sein du Vitrolles Triathlon. A l’issue des cinq grands prix, l’équipe a terminé 2^ème du championnat derrière Marville. Quel bilan tires-tu de votre championnat ? Qu’a-t-il manqué pour remporter un deuxième titre par équipe?

 Il y avait vraiment un gros niveau sur ces manches avec trois très grosses équipes face à nous Marville, Metz et Gonfreville. Finalement on passe au travers à rodez (l’équipe avait terminé 3^ème). La chute de Damien en fut le tournant. A cause de cette chute, on rate l’échappée, et la manche. Ce jour là, j’étais complètement cramé, comme Simon  Damiens d’ailleurs… pas simple aussi d’être là sur cinq manches, et de jouer aussi les cross, la qualification pour les monde de duathlon (le critère de sélection imposé par la FFTRI était de courir en moins de 30min sur un 10km dans la saison, ndlr). C’était trop de lièvres à courir pour ma part...

Il y a 15 jours, tu as remporté ton premier titre de champion de France de duathlon à Parthenay.  Même si tu qualifiais de « test » cette course qui a eu lieu quinze jours avant les mondiaux de Nancy, tu semblais particulièrement fier de remporter ce titre. En quoi ce premier titre a eu une saveur particulière pour toi ?

 Ce n’était pas vraiment de la fierté, mais une grande satisfaction. J’ai échoué plusieurs fois aux France, de minime jusqu’à cette année.  Déjà en minime, je terminais 5^ème au fance sur 1000m, et 3ème au France de cross unss. En cadet 5^ème sur 1500m unss, 4^ème en FFA. En espoir 2^ème sur 1500m, 2 fois 2^ème au n2 sur 1500m. En senior, 2^ème sur cross court en 2004. Donc voila quoi….  ras le bol des France^^ !! Non, celui là il est vraiment chouette car on sort du cadre athlé, il y  a du vélo et je n’ai pas de passé cycliste, et je trouve que le duathlon est une discipline magnifique.  

                       « Je n’ai jamais vu de duathlon aussi rapide (que ces champ. du monde) »

Ce samedi, sur la place Stanislas de Nancy, tu as renouvelé ta performance de l’an dernier, en terminant troisième du championnat du monde de duathlon. Peux-tu revenir en quelques mots sur cette course ?

 Je n’étais pas dans un grand jour. C’est le truc qui m’ennuie. J’ai donné par contre tout ce que je pouvais !! J’ai trop couru cette année, je vais prendre plus de repos pour l’an prochain. La course en elle-même ? Et bien on passe en 30’12 au 10km sur les 10 325m du parcours rempli de virages à angles droits ! Donc crois-moi : c’était vraiment dur ! Je n’ai jamais vu de duathlon aussi rapide. Ca devient quand même fou. A vélo malheureusement on était les huit coureurs à pouvoir jouer la gagne. C’est resté fermé. Il restait la dernière à pied, ou je coince assez vite. Je lâche 50m entre le premier et le 3ème km. Je reviens fort mais pour la 3^ème place…. C’est beau mais je me dis que j ai bouffé la feuille ! Manque de fraicheur^^ mais c est un podium mondial. Sept secondes me séparent de Martin le vainqueur. C’est rien !

La performance est bien sûr magnifique, mais on ne peut pas s’empêcher de te demander ce qu’il a manqué pour grappiller ces deux places ?   

Samedi je ne peux rien faire de plus.  J’ai trop roulé dans ma préparation, j ai perdu des qualités de coureur que j’avais plus avant. Je vais revoir tout ca, les phases de repos aussi, car trop courtes entre les cross, les duathlons etc…

Après ce mois de septembre chargé en courses et en émotions, il ne doit pas être évident de se remettre à l’entrainement. Quel est le programme des semaines à venir ?  

Là je ne vais plus rien faire comme séance. Je coupe mentalement, direction la coupe de France!!

Merci Benoit ! Un petit proverbe breton pour finir?

Tu veux une boule dans ta gueule ou quoi?

Site perso de Benoit

Entretien réalisé pour Vitrolles Triathlon

Crédit photo : Marc Melchior